C’est ainsi que les Lions arrivèrent à Joinville à 12, prêts à lutter, leur trésorier en tête. Le match débuta sur un bon rythme, avec une équipe léonine bien en place, et présente physiquement. Le jeu s’équilibra durant les vingt premières minutes, les portiers étant peu alertés, faute à des défenses appliqués au marquage. Mais l’on sentit l’équipe de Ménilmontant capable d’aller chercher quelque chose d’ici la fin des quatre vingt dix minutes. Et en effet, le jeu se débrida et les occasions arrivèrent des deux côtés. Un but fut logiquement refusé aux locaux pour un hors-jeu, puis ce furent les félins qui se montrèrent à leur tour dangereux.
Quentin sema la zizanie entre le gardien et ses défenseurs, le ballon revint vers Thomas, qui, à l’entrée de la surface, ne put ajuster suffisamment son tir pour l’envoyer dans le but laissé vide. Les Marines pressèrent de plus en plus. Enfin, la délivrance arriva à la trente-deuxième minute sur un corner tiré au premier poteau par Nodé. Le cuir fut laborieusement dégagé par les défenseurs joinvillais en plein axe. Surgit alors de l’arrière Charles, qui d’un maître-tir du pied droit de 25 mètres, et grâce au nettoyage de Romain effectué dans la surface adverse, fit trembler les filets pour la première fois dans ce match ( 0-1) . Les opposants ne se démontèrent pas et continuèrent le combat courageusement, mais les fauves purent compter sur leur solide bloc arrière, ainsi que sur les sorties assurées de Djino.
La mi-temps survint donc avec ce score de un à zéro. La seconde mi-temps repartit sur le même rythme que la première, les adversaires n’abdiquant point et tâchant d’aller vers l’avant. Ils se montrèrent d’ailleurs très dangereux sur un corner. Florent fut présent au point de chute, mais sous la pression de l’attaquant, il ne put que dégager le ballon…directement sur la transversale de Djino. Le cuir rebondit heureusement devant la ligne et put être rapidement dégagé. Les adversaires semblèrent revigorés par cette action. Mais Athéna avait déjà choisi son camp, et quelques minutes après la reprise, les joueurs de la porte de Montreuil furent récompensés de leurs efforts généreux. Après une belle circulation de balle, un jeu en triangle s’engagea côté gauche.
Nodé lança Thomas qui mit en orbite son cadet, lequel décocha une frappe à l’entrée de la surface, qui vint se loger dans le but, avec le concours des mains peu expertes du portier joinvillais. Le break était fait, mais il s’agissait de rester concentré jusqu’au bout ( 0-2). Et les félins le firent à merveille, jouant court, en appui, et muselant le onze adverse. La messe fut dite une dizaine de minutes plus tard. Sur un long dégagement de Djino, la défense se vit en difficulté pour faire ressortir la sphère. Cette dernière se retrouva alors aux abords de la surface de réparation des locaux. Romain, qui venait de réaliser une course de plus de cinquante mètres, fit oublier à ses partenaires sa mésaventure lisboète en propulsant le cuir sous la barre du portier, dépité. ( 0-3) Ce but constitue une récompense méritée pour le libéro léonin, qui sut trouver les mots avant le match pour transcender ses partenaires. Les carottes furent définitivement cuites quatre minutes plus tard.
Après une percée ravageuse non loin de la zone de finition, le coach Nodé obtint subtilement un coup-franc à l’entrée des seize-mètres en envoyant la balle sur la main du stoppeur joinvillais. Il se chargea de le tirer lui-même. Noham chahuta le mur afin de lui ouvrir l’angle et lui permettre de trouver le pied droit de Thomas qui dévia dans le petit filet pour inscrire le quatrième et dernier but de la rencontre ( 0-4). En effet, les dernières vingt minutes du match furent une succession de contre-attaque de la part des deux formations, les Lions jouant juste mais se montrant moins précis devant le but. Djino se montra serein sur les quelques alertes adverses. Les carnassiers de Ménilmontant n’avaient finalement fait qu’une bouchée de leur proie, et s’étaient avant tout fait plaisir sur la pelouse. La joie était tangible, et le rugissement de Charles dans les vestiaires vint parachever la fête. Les Lions sont bel et bien de retour, et attendent de nouveaux gibiers…
Quentin