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Les Matchs

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Débuts prometteurs

Gens du voyage – Lions : 1 - 0

Le match de la première journée avait été remis et remplacé par un entraînement laissant entrevoir la qualité des recrues et la forme renaissante des anciens. Paradoxalement, la saison des Lions a quand même commencé trop tôt lundi soir sur le stade Suzanne Lenglen. 20 minutes trop tôt ! Le temps d’arriver sur le terrain pour une partie de l’équipe… Le match commençait donc avec 8 Lions ayant raisonnablement pris le parti de défendre en attendant d’être au complet. Signe des temps, même en infériorité numérique, les joueurs de Ménilmontant contrôlaient parfaitement l’entame de match. Et si la possession de balle échouait immanquablement aux locaux, le sérieux des 7 joueurs de champs permettait à Yvan de ne pas subir de grosses frayeurs. 

Le président n’ayant pas déniché pendant l’intersaison le gardien de buts souhaité par tout le staff technique, c’est encore une recrue qui, à l’instar de Marcellin l’année dernière, s’était en effet retrouvée dans les buts. Et comme l’an dernier, l’essai s’est avéré concluant, même s’il ne sera pas nécessairement renouvelé. Le coach s’est en effet empressé de préciser, dès l’issue du match, que ce sera le tour d’un autre la prochaine fois… 
 
Yvan connaissait donc un début de match assez tranquille, les Gens du Voyage ne parvenant pas à se créer de réelle occasion grâce à une défense un peu inédite mais pas moins efficace que les précédentes, et un milieu où Bruno, vite rejoint par Marcellin, coupait court aux velléités offensives adverses. Les rares incursions des avants locaux étaient contrariés par le marquage à la culotte de Daniel et Alex, ou les couvertures de Gwen et Fred. Finalement, les Gens du voyage ne se montraient réellement dangereux que sur les corners. Le problème des Lions fût finalement de garder le ballon devant. Les arrivées successives des retardataires entraînaient une confusion des positionnements des 4 joueurs à vocation offensive sur le terrain. Résultat, les Lions ressortaient souvent le ballon correctement mais n’arrivait pas à désorganiser une défense locale pourtant assez fébrile. 

Le match se déroulait donc plutôt au milieu de terrain, les incursions léonines, souvent conclues par des frappes trop enlevées (doux euphémisme), répondant aux débordements et centres des gars du voyage. Sans pour autant que le rythme du match  ne s’enflamme réellement. Finalement, une seule phase de jeu allait marquer ce match, une minute fatidique qui allait faire basculer le résultat d’un match qui devait logiquement se terminer à égalité. L’arbitre ayant préféré allumé un joint plutôt que sa montre, la chronologie de ce match atypique à une seule mi-temps d’une heure ¼, est peu évidente. 

Gageons qu’on approchait de l’heure de jeu lorsque Fred, désertant de plus en plus son poste d’arrière gauche, allait au contact du libéro du voyage dans la surface de réparation adverse et retombait sur le dos sans qu’on sache s’il y avait eu faute de l’un ou de l’autre. Et alors que Gwen, en bon libéro-capitaine, venait aux nouvelles et organisait le changement, les Gens du Voyage s’accordait le coup franc, le jouait et se retrouvait très vite à trois contre deux dans le camp des Lions. Et c’est leur avant-centre qui allait filer seul au but, Romain ayant pris le sage parti de ne pas le faucher. Yvan ne pouvait rien et les Lions encaissaient le premier but de la saison0-1
Ce but, preuve de l’absence totale de fair-play chez les adversaires, venait sceller le sort d’une rencontre que les joueurs de Ménilmontant ne méritaient nullement de perdre. Les dernières minutes étaient même à leur avantage, mais ni Thomas, ni Etienne, ni Benoît, ni Jo, ni Manu ne réussissait à ouvrir leur compteur but pour la nouvelle saison.
 
Les Lions de Ménilmontant entament donc leur saison 2006-2007 par une défaite 1-0 face à une cuvée des Gens du Voyage plus truqueuse que violente. Mais ils ont fait preuve d’une assise défensive déjà bien en place et efficace. Espérons que le coach trouvera une organisation offensive pour enfin marquer des buts dans une semaine porte de Montreuil.
                                                                                                                                           Gwenaël Poirier

Chaud et froid

Lions – Sysseca : 3 – 2

Thomas (passe de Romain)
Jo (passe de Bruno)
Marcelin (passe de Nodé)

    Après le faux pas d'il y a quinze jours, les Lions se devaient de lancer enfin leur saison et tenir le rang qu'ils ont acquis lors de l'exercice précédent. C'est chose faite, du moins à demi. En effet, la rencontre qui les opposait, dans leur jardin de Déjérines, à la lanterne rouge de l'année dernière, a permis au public d'entrevoir toute l'étendue de leurs possibilités...et le chemin qu'il leur reste à parcourir s'ils envisagent de jouer à nouveau les premiers rôles. 

Pendant quarante cinq minutes, les fauves bleus virevoltaient sur le terrain, autour d'un ballon presque insaisissable pour leurs adversaires. Un mouvement perpétuel, soutenu par une organisation sans faille, devait ainsi leur permettre de mener rapidement 2 à 0 et aurait du suffire à plier définitivement les débats. 

Rapidement efficaces, les Lions avaient ainsi marqué les esprits dès la troisième minute du match : Romain quittait rageusement sa défense et, après un bon relais avec Bruno, s'enfonçait dans le coeur de la défense adverse avant d'offrir un caviar à Thomas à l'entrée de la surface. Avec une belle spontanéité, ce dernier contrôlait du pied gauche et délivrait une frappe sêche du pied droit qui faisait mouche au ras du poteau gauche. 1-0


C'était ensuite au tour du duo d'attaque d'inquiéter plusieurs fois le gardien adverse : Manu et Nodé ne perdaient pas beaucoup de temps pour retrouver cette complicité qui leur avait permis d'inscrire 27 buts à eux deux l'année dernière, et s'offraient l'un à l'autre plusieurs occasions de doubler la mise. Mais le portier adverse veillait au grain et gratifiait le public de quelques belles parades. 
Qu'à cela ne tienne, comme souvent avec les Lions lorsque leurs cannoniers sont en manque de réalisme, d'autres allaient se charger de saigner l'adversaire : Jo, en l'occurrence, bien servi par Bruno, qui crucifiait le gardien d'un beau plat du pied décroisé. 2-0

Au bout d'une demi-heure, les Lions semblaient bien à l'abri avec deux buts d'avance et une bonne demi-douzaine d'occasion franche. Surtout, l'abattage physique et la maitrise technique des lignes arrières et centrales donnait à penser que la rencontre s'achèverait sur un score fleuve et sans appel pour Sysseca. Mais comme la savane, le football est cruel : le Lion inattentif  qui ne sait pas achever sa proie la voit souvent lui échapper. 
Dix minutes avant la mi-temps, Sysseca jetait un froid dans les travées en inscrivant un but surprise : sur un corner, une mésentente entre Thomas et Marcelin permettait au meneur de jeu adverse de récupérer le ballon dans la surface. Son tir était dévissé mais se transformait en un centre décisif pour son avant-centre dont la tête, de près, prenait en défaut le gardien bleu. 2-1

 Un peu agacés par ce coup du sort, les Lions retournaient à l'assaut des buts adverses et ne tardaient pas à redonner au score un aspect qui reflétait mieux la rencontre : ce troisième but fut le point d'orgue d'un superbe mouvement collectif développé sur toute la longueur du terrain. Gwen, dans sa surface, récupérait un ballon chaud et écartait vers Romain sur le côté. Ce dernier transmettait encore latéralement à Alex le long de la touche, qui rejouait avec Romain, le temps d'aspirer un peu toute l'équipe adverse qui montait d'un cran, puis Gwen, jugeant la situation favorable, transmettait alors une passe sèche et lumineuse vers Nodé venu demander un ballon en appui sur la ligne médiane. Un petit contrôle et une remise parfaite dans la course de Marcelin permettait à ce dernier de percer la ligne de défense adverse et de se présenter seul face au gardien, alors mystifié d'un limpide plat du pied droit décroisé. 3-1

Cette belle phase de jeu alléchait le Président, qui officiait généreusement comme arbitre intérimaire et piaffait d'impatience à l'idée de participer à cette belle symphonie collective en deuxième période. Malheureusement pour lui, les Lions n'offrirent plus le même visage au retour des vestiaires : s'ils restèrent dangereux et eurent à quelques reprises la possibilité d'aggraver le score, ils sombrèrent peu à peu physiquement et firent surtout preuve d'un cruel manque de rigueur dans le placement...

A leur décharge, la réorganisation tactique du coach et le turn-over plus fréquent. Mais aligner une défense à trois n'aurait pas du autant désorganiser des Lions qui avaient outrageusement dominé les débats en première période. Pourtant la partie se transforma petit à petit en un long siège, peu spectaculaire, des buts désormais gardés par Daniel. 
Avant d'en arriver là, nos fauves auraient pu reprendre le large : d'abord sur un débordement de Nodé côté droit qui, lancé magnifiquement par Bruno, effaçait le stoppeur adverse et centrait en retrait pour son compère Président, idéalement démarqué. Notre ami et esthète Benoît voulut inaugurer sa saison par un tir en lucarne. Le sien ne fit que frôler l'objctif, là où un simple plat du pied eut fait mouche. La gourmandise est décidément un vilain défaut ! 
Quelques minutes plus tard, les rôles s'inversaient. Philippe récupérait le ballon sur son aile droite et initiait un contre rondement mené. Le ballon passait rapidement dans les pieds de Bruno puis Nodé qui lançait Benoît sur la droite. Après une puissante accélération, sentant dans son dos son coéquipier filer vers la surface, Benoît remettait en aveugle dans l'axe. La passe était malheureusement un poil trop profonde et Nodé, s'il parvenait à troucher le ballon juste avant le gardien, ne trouvait pas le cadre. 

Mais il y aurait bien du y avoir 4 - 1 à la soixantième minute : sur une récupération de Gwen, Nodé s'avançait et distillait une subtile ouverture croisée à destination de Jo qui filait côté gauche. La défense adverse était restée statique, s'efforçant de mettre Benoît hors-jeu, mais le Président s'était gardé de toucher le ballon. Jo filait alors à grandes enjambées vers le but et s'offrait tranquillement un doublé...jusqu'à ce que le numéro 9 adverse pique une colère de bien mauvaise foi et obtint d'un Marcelin généreux l'annulation du but. 

Après cette déception, il n'y eut plus qu'une frappe lointaine de Bruno pour inquiéter Sysseca. L'heure était venue aux mouches de changer d'âne. Ce fut alors une longue litanie d'attaques adverses sur lesquels les Lions étaient de plus en plus à l'agonie. La défense à trois avait explosé, Gwen ayant abandonné Romain et Philippe à leur triste sort pour essayer de récupérer les ballons plus haut. De fait, au milieu comme devant, la lucidité avait disparu et les Lions ne parvenaient à conserver la balle plus de trente secondes d'affilée, filant vainement dans le grand champ à chaque prise de balle sans trop se soucier du repli défensif. Les exhortations de quelques vieux fauves à calmer le jeu et faire preuve de solidarité restèrent lettres mortes. 

Evidemment, la sanction finit par tomber : à cinq minutes de la fin, Sysseca revenait à 3-2 et faisait trembler les tribunes. Heureusement, le temps qu'il restait à jouer ne leur permit pas d'égaliser. Le coup de sifflet final libérait des Lions qui terminaient le match les jambes bien lourdes, les crampes au bout des mollets... mais l'essentiel était fait : une victoire pour leur premier match à domicile. 

Reste qu'il faudra plus de rigueur défensive et de réserves physiques pour empocher à nouveau 3 points lundi prochain. Sans faire injure à Sysseca, qui a beaucoup progressé depuis un an, c'est un tout autre défi qui s'annonce avec la réception de Crosnes. On en saura alors davantage sur les ambitions des Lions...
                                                                                                                 Guillaume Nodé-Langlois

« Muscle ton jeu, Robert ! »

Lions – Crosnes : 1 – 3

Yvan (passe de Nodé)

Comme on le craignait, les Lions ont mordu la poussière lundi dernier face à Crosnes. On ne parle pas encore de crise du côté de la rue Déjérines mais les incertitudes sont loin d'être levées quant aux capacités du club parisien de jouer les premiers rôles cette année. La valeur des joueurs, en particulier des nouvelles recrues, n'est pas en cause mais plutôt leur aptitude à jouer en équipe. 

Le potentiel technique et physique des Lions n'a probablement rien à envier à celui de leurs prédécesseurs même si le transfert de Costa semble pour l'instant les laisser orphelins d'un maître à jouer au milieu. Mais il manque pour l'instant la solidarité indispensable à toute ambition collective. On pourra toujours retorquer qu'avec un brin de réussite supplémentaire, les joueurs parisiens auraient pu étriller Sysseca et obtenir le nul - voire triompher - contre Crosnes. Mais il aurait masqué les graves carences d'une équipe qui n'en est pas encore une. 

C'est vrai, après cinq minutes difficiles où les Crosnois ont fait valoir leur habileté technique, mené à la baguette par un n°10 "brésilien", les Lions ont remis le pied sur le ballon et se sont montré les plus dangereux : Manu, une première fois lancé par Marcelin, puis récupérant un dégagement raté, se voyait offrir deux duels avec le gardien. Mais ce dernier en sortait gagnant par deux fois. 

Nodé lui aussi peine à trouver ses marques devant. Profitant d'une superbe ouverture de Marcelin, il s'emmenait le ballon d'un contrôle orienté jusqu'au coeur de la surface mais frappait trop mollement le ballon, facilement capté par le portier adverse. Manque de confiance ? Mauvaise préparation physique ? Un peu de deux probablement mais au jeu des occasions ratées, les Lions menaient largement au bout de vingt minutes lorsque Crosnes reprennait l'ascendant et prenait l'avantage : sur un ballon joliment remonté jusqu'aux trente mètres léonins, les milieux crosnois profitait d'un mauvais replacement des milieux bleus pour créer le décalage. L'un deux décochait une frappe soudaine du pointu dont la trajectoire s'achevait dans la lucarne droite0-1

Tant bien que mal, les Lions tentaient de ne pas sombrer définitivement mais l'indigence du replacement défensif au milieu laissait des boulevards à leurs adversaires. Malgré tout, le danger ne se faisait pas vraiment sentir aux abords de la surface : la défense, pilotée par Bruno et animée par le rugueux Romain ne fut jamais prise vraiment en défaut. Et Gwen, qui s'était à nouveau sacrifié pour garder les buts, n'était pas franchement inquiété. Pas un adversaire ne parvint à pénétrer dans la surface. Flottante au milieu, ce qui empêchait une vraie construction collective, la formation parisienne parvenait quand-même à menacer les buts adverses : sur le côté gauche de la surface, Nodé mystifiait deux adversaires puis centrait en retrait pour Marcelin dont la reprise frôlait le poteau. Puis Benoît, sur corner au premier poteau de Nodé, sautait plus haut que tout le monde et adressait une tête magistrale. Le gardien n'avait pas bronché mais le ballon se contentait de flirter avec la barre transversale. 

A la mi-temps, les Lions rentraient donc aux vestiaires avec la curieuse impression d'avoir eté largement dominés mais de ne pas mériter leur retard au score. 

La deuxième période fut, elle, sans équivoque : les travers des Lions s'aggravaient et la malchance aussi. La domination crosnoise s'intensifiait au milieu et le jeu collectif des joueurs parisiens se réduisait à peau de chagrin, faute d'aggressivité sur l'homme, de replacement défensif et d'esprit collectif. 

Comme lors du premier acte, mais avec Marcelin dans les buts, la défense tenait son rang mais craquait sur un coup du sort. Sur un corner adverse, Benoît, au marquage au premier poteau, prenait largement le dessus sur son adversaire mais sa tête défensive trouvait le petit filet de son propre gardien. 0-2

Les Lions étaient désormais menés 2 à 0. Puis 3 - 0 lorsque le numéro 11 de Crosnes, laissé libre par un milieu bleu, s'approchait de la surface et décochait une merveille de frappe enroulée du gauche des 18 mètres qui trouvait la lucarne opposée

Au cours des dernières minutes, les Lions eurent un sursaut de lucidité et d'orgueil : privilégiant enfin les passes aux dribbles, offrant des solutions au porteur du ballon, ils parvinrent à nouveau à mettre Crosnes en difficulté sur toute la longueur du terrain. 
D'abord sur une longue construction qui voyait Romain et Gwen faire tourner le cuir derrière puis remonter le ballon avec le relais de Bruno qui trouvait Benoît dans le rond central, lequel temporisait et écartait sur Yvan puis Jo sur l'aile gauche. ce dernier ouvrait alors sur Etienne qui rejouait avec Jo dont le centre n'était pas loin de trouver Thomas. 
Quelques secondes plus tard, Gwen, devant sa surface, écartait pour Daniel qui transmettait à Yvan le long de la ligne de touche. ce dernier levait la tête et trouvait Nodé au milieu. Le N°10 des Lions s'ouvrait alors le champ d'un contrôle orienté, accélérait plein axe et lançait Etienne sur le flanc droit. Sans dribble incongru, Etienne centrait alors dans la surface à destination de Nodé qui feintait la frappe et offrait un caviar à Yvan qui avait bien suivi au deuxième poteau. Un contrôle dans la course et une frappe du gauche limpide sous la barre sauvaient alors l'honneur des Lions. 1-3


Qui auraient pu réduire encore le score à quelques secondes du coup de sifflet final : sur un ballon à nouveau proprement remonté, Daniel, bien lancé par Alex,  plongeait dans le couloir droit, gagnait son duel avec le latéral adverse  puis délivrait un joli centre sur lequel Jo, un peu court, ne parvenait à redresser sa tête. 

Les choses en restaient là, avec tout de même une cuisante défaite à domicile. Le coach contenait difficilement sa colère et on le comprend : ses Lions n'avaient pas fait montre des vertus primordiales du sport collectif. Dévouement pour les coéquipiers, disponibilité, altruisme, et rigueur défensive. On se souvient du fameux "muscle ton jeu!" adressé à Pires par Aimé Jacquet en 98. C'est tout le mal qu'on souhaite au onze de Gwen désormais. Les vieux Lions devront montrer l'exemple et parler davantage, les jeunes pousses être à l'écoute. Et alors, nul doute, le potentiel de cette équipe éclatera au grand jour. 

                                                                                                                Guillaume Nodé-Langlois


Un groupe est né

Emerainville – Lions : 0 – 1

Etienne (passe de Marcelin)

    Difficile de relater la rencontre de lundi soir tant elle fut une parodie de football. La faute à un arbitre local qui avait manifestement décidé d'assurer le spectacle en lieu et place des 22 acteurs. Alors que tout semblait si disposé pour une belle soirée sportive, à commencer par un vaste et superbe gazon. Néanmoins les lions ne sont pas venus pour rien. Ils ont répondu présent là où leurs supporters les attendaient : la cohésion et la combativité. Et sont repartis avec les points d'une victoire méritée.

    Prudents, les joueurs parisiens avaient consacré le premier quart d'heure à attendre l'adversaire dans leur moitié de terrain et à poser les fondations d'un jeu collectif qui avait fait défaut jusque-là. Un peu à l'image de l'équipe de France cet été, les onze bleus s'appliquaient à couper court à toutes les offensives adverses, suffisamment loin de leur but pour rester sereins et à tenter leur chance en contre. 

Gwen était à la baguette, usant de la voix pour replacer tout le monde et rappeler à Etienne et Thomas leurs devoirs défensifs. Les Lions donnaient à voir un autre visage, celui d'une équipe soudée où chaque joueur se met au service du collectif, et la stratégie s'avéra rapidement payante puisqu'à l'issue du premier quart d'heure ils ouvraient la marque sur une attaque éclair. Alex contrait un attaquant adverse devant ses dix-huit mètres, Bruno s'emparait du ballon et lançait Marcelin à l'aveuglette. L'accélération du milieu parisien sur l'aile gauche prenait de vitesse la défense d'Emerainville puis était ponctuée par une passe millimétrée en destination d'Etienne dans l'axe, qui frappait sans contrôle et faisait mouche avec l'aide du poteau.0-1 

Enhardie par cet avantage au score, la formation parisienne remontait d'un cran et la possession de balle s'équilibrait malgré les facéties de l'arbitre. Qui sanctionnait systématiquement les bleus pour des fautes souvent imaginaires et ne leur accordait aucun coup-franc. Mais grâce à une détermination retrouvée, et des replacements défensifs presque toujours assurés par l'ensemble des joueurs, les Lions produisaient un jeu plus cohérent qui leur permettait de se montrer dangereux à plusieurs reprises : d'abord par l'intermédiaire de Marcelin qui, après une remontée de balle de Bruno, perçait à nouveau la défense adverse et bénéficiait d'une fausse piste d'Etienne pour se retrouver en position de frappe. On crut au but mais le gardien anticipait le contre-pied et détournait le ballon. 
Puis sur le côté gauche, Nodé se lançait dans un petit slalom qui l'emmenait jusqu'au coeur de la surface mais son centre était contré in extremis.  A la suite de cette action, les choses commencèrent à s'envenimer : l'arbitre, à 50 m de l'action, sifflait une sortie de but alors que Nodé se dirigeait tranquillement vers le point de corner. Première colère du second qui obtenait finalement justice, grâce à la rare honnêteté d'un joueur adverse. 
Sur le coup de pied arrêté qui suivait, Nodé trouvait la tête du grand Bruno, malheureusement contrée par le libéro adverse. Quelques instants plus tard, c'était Thomas qui avait l'occasion de doubler la mise sur un beau centre de Manu mais sa tête était trop décroisée. Plus tard, suite à un tranchant nettoyage de Bruno dans ses trente mètres, ce dernier transmettait à Nodé qui accélérait et délivrait une subtile ouverture du gauche à destination de Benoît, qui filait seul dans l'axe. L'occasion s'annonçait belle mais, à la surprise générale, adversaires compris, le Président était signalé hors-jeu. 

Le libéro adverse le couvrait pourtant de trois bons mètres. Qu'à cela ne tienne, Benoît réagissait plus stoïquement que son camarade chroniqueur, ne pipait mot et remettait son coeur à l'ouvrage :  quelques instants plus tard, il ponctuait un beau débordement côté droit d'un centre fuyant sur lequel Nodé était tout près de devancer le gardien. Côté défense, la surface de réparation léonine demeurait inviolée grâce à une prestation de premier plan de Gwen, bien secondé par Alex dans l'axe, Daniel et Fred ou Yvan sur les flancs. L'adversaire en était réduit à tenter des tirs de loin ou d'incertains centres aériens sur lesquels Gino faisait regretter son absence lors des précédents matchs : la main sûre, il s'interposa sur tous les tirs et faisait régner sa loi dans les airs.

    Sur ces entrefaits, la mi-temps était sifflée et quelques discussions venaient animer les bancs de touche quant à la partialité criante de l'arbitrage, pas toujours niée par la partie adverse. Tandis que l'homme en noir disparaissait 15 minutes dans ses vestiaires...probablement le temps de se jeter deux ou trois remontants pour se réchauffer les bronches. Car, à son retour, la démarche se fit encore plus chancelante, le verbe davantage hésitant...et, dès la reprise des hostilités, les décisions plus aberrantes encore. 

Personne ne s'est amusé à décompter les coups de sifflets de la deuxième période mais il y en eut presque autant que de minutes jouées. Et rares furent ceux en faveur des Lions. Face à une telle adversité, et ne pouvant plus vraiment développer un football construit dans un jeu aussi hâché par le sifflet intempestif, les bleus serrèrent les rangs pour résister aux vagues vertes qui déferlaient, fortes du soutien arbitral. 

Nodé quittait le costume à paillette pour enfiler le bleu de chauffe et rejoindre Bruno et Marcelin dans la guerre des tranchées. Gwen planait encore davantage sur la défense, impérial au pied comme de la tête, et Alex, de son côté, ne laissait rien passer autour de lui. Fred, Daniel et Yvan mettaient également toute leur énergie au combat tandis que devant, Benoît, Thomas, Etienne ou Manu se sacrifiaient pour courir dans le vide et harceler les relances adverses. 
Dans la tourmente, le Président parvenait même à glaner une occasion de but. Bien décalé par Manu dans la surface, il contrôlait la balle puis frappait dans la foulée, malheureusement dans le petit filet. 

Quant à l'arbitre; il ne reculait devant rien pour permettre aux locaux d'égaliser, comme sur ce coup-franc adverse raté qu'il fit retirer sans motif autre qu'une contestation...d'un joueur d'Emerainville. Il fallut aux Lions un incroyable sang-froid pour de pas exploser de rage. Gwen, coach exemplaire, réussit bien à maintenir hors de la zone rouge l'esprit de ses troupes mais son meneur de jeu perdait par deux fois ses nerfs : après avoir reçu, d'abord, un coup de pied au genou, évidemment non-sanctionné, il prenait à partie le coupable du mauvais geste pour un tête à tête peu amène. Quelques instants plus tard, Gwen interceptait une énième fois un ballon de la tête qui revenait dans les pieds de Marcelin. La défense adverse s'était découverte et Nodé se tenait en embuscade entre deux lignes. Marcelin lui passait prestement le ballon et il se l'emmenait pour une accélération qu'il pressentait décisive, apercevant Manu à l'affut. C'était malheureusement sans compter sur le stoppeur adverse qui, s'il arrivait trop tard sur le ballon, ne ratait pas l'homme. Encore les quatre fers en l'air, et atrocement frustré, Nodé s'entendait en plus reprocher par le n°8 adverse d'avoir honteusement simulé : coup de sang et deuxième empoignade s'en suivirent, vite calmée par les coéquipiers des deux excités. 

Les dernières minutes de la rencontre eurent quelque chose de surréaliste : l'arbitre se refusait à siffler la fin alors que deux projecteurs s'étaient déjà éteints, et dans ce clair obscur où les trajectoires devenaient difficiles à lire, il offrait une kyrielle de coups-francs injustifiées à l'adversaire. Résignés, les Lions serraient les rangs en attendant qu'un probable penalty scandaleux vienne avoir raison d'eux. Marcelin se faisait à son tour accuser de simuler après une belle cascade pourtant tout sauf feinte, Nodé s'en allait à bout de force emmener loin le ballon, mais, poussé dans le dos, terminait ventre à terre avec une touche contre lui sans même l'énergie pour râler. Mais le Lion tenait bon et ne rompait pas. 

Ayant tout essayé, et ne tenant plus debout, l'arbitre éthylo-comateux du s'avouer vaincu et mettre finalement un terme à cet étrange spectacle. Qui ne laissera pas un souvenir mémorable du point de vue footballistique mais aura eu un réel mérite : les Lions y ont retrouvé leur âme.
                                                                                                            Guillaume Nodé-Langlois

Historique

Coupe
Lions – Collèguerie : 3 – 2

Yvan
Yvan ( passe de Thomas)
Nodé (passe de Manu)

 Le signe indien est vaincu, les Lions ont enfin passé ce premier tour de la coupe qui leur fut toujours fatal par le passé. Lundi soir, face à l'équipe de la Collèguerie, ils se sont imposé 3 - 2 au terme d'un match où leur jeu aura laissé une belle impression de plénitude.

     Le succès conquis en Seine et Marne la semaine passée laissait à penser que l'équipe parisienne avait redressé la barre, mais on en attendait prudemment la confirmation dans ces matchs de coupe si particuliers,  où seul le plus guerrier survit. Et quelle confirmation ! Non seulement les promesses attendues de vertus combatives retrouvées ont été exaucées mais elles furent accompagnées en prime de la manière. La saison des Lions semble cette fois-ci définitivement lancée.

    Pour ce match couperet, le coach avait opté pour une disposition prudente avec en défense centrale Gwen et Alex, accompagnés de Fred et Daniel sur les côtés et devant eux, une ligne compacte de trois milieux récupérateurs composée de Jo, Bruno et Marcelin. Yvan se voyait chargé de l'animation du jeu tandis que Thomas et Nodé occupaient les avant-postes. 

Dés les premières minutes, les Lions prirent l'ascendant, profitant d'une défense qui, sur les conseils avisés de Bruno, jouait plus haut que les semaines passées et permettait au bloc-équipe d'être plus compact. Le ballon circulait proprement d'une ligne à l'autre et le danger ne tarda pas à se préciser devant les buts adverses. 
C'était d'abord Yvan qui profitait d'une déviation du talon de Nodé pour s'engouffrer dans l'axe et placer la première banderille. Sa frappe était contrée in extremis mais le ton était donné. Confirmation sur le corner suivant, où Nodé trouvait la tête de Bruno, repoussée par une forêt de jambes adverses. 
Quelques instants plus tard la domination léonine n'était pas loin de se concrétiser au tableau d'affichage : sur une remontée de balle bien orchestrée au milieu, la balle parvenait dans les pieds de Manu sur le côté droit qui filait le long de la touche puis centrait à ras de terre. Le gardien avait anticipé et se couchait mais le cuir lui filait sous les gants. N'en attendant pas tant, Nodé manquait de lucidité et gâchait cette magnifique offrande, confirmant au passage son manque de confiance actuel. Peu après, Il héritait d'un nouveau ballon chaud dans la surface. Dos au but, il effaçait d'un crochet le stoppeur adverse et tentait un tir croisé dans la foulée. Mais un défenseur adverse effleurait le ballon qui partait flirter avec le poteau gauche et renvoyait Nodé à sa malédiction.  

En revanche, le doute n'est pas des maux dont souffre Yvan : sur une récupération de Thomas au milieu, Bruno adressait un long ballon aérien dans la surface adverse. Ce dernier était repoussé par un défenseur adverse et retombait dans les pieds d'Yvan au-delà des 18 m. Le jeune lion, dos au but, tentait alors un lob aveugle plein de culot qui mystifiait le gardien et achevait son vol sous la barre. 1-0

Forts de cet avantage au score, les Lions continuaient de faire preuve de la rigueur et de la solidarité qui les caractérisaient jusque-là. La défense se montrait intraitable, avec un Alex de plus en plus impressionnant dans les duels, aux côtés de la parfaite maîtrise de Gwen et des latéraux incisifs dans leurs interventions et concentrés sur leur placement. Au milieu, Bruno, Marcelin, Manu ou Jo ratissaient un nombre incalculable de ballon pour alimenter les offensives orchestrées par Yvan et Nodé. Quant à Thomas, il affichait un abattage physique plus conséquent, très appliqué dans son replacement défensif. Le break eut d'ailleurs pu venir de lui à la trentième minute lorsqu'excentré sur l'aile droite, il crochetait le latéral adverse et adressait un centre flottant parfaitement placé sur lequel Nodé, au point de penalty, plaçait une tête smashée malheureusement repoussée par les pieds du gardien. 

Qu'importe, Yvan était à nouveau là pour compenser le manque de réussite de son aîné: alors qu'un pressing tout terrain obligeait l'adversaire à reculer, le libero ennemi concédait une passe en retrait qui était contrée par Thomas. Le ballon parvenait alors dans les pieds d'Yvan esseulé qui devançait la sortie du gardien puis frappait dans le but vide. Et de deux pour le nouveau goleador des bleus. A 2-0 contre lui, le onze de la collèguerie lançait toutes ses forces dans la bataille et parvenait à s'approcher un peu des buts léonins, gardés par Philippe qui passait jusque-là une soirée aussi douce que la température locale. Ce gardien de fortune se mettait alors en valeur sur une feinte de sortie qui trompait toute l'attaque adverse puis par une détente aérienne où il déviait une frappe enroulée sur la barre.
 Quelques minutes plus tard, l'adversaire s'offrait sa plus belle occasion de la première période. Profitant d'un léger flottement au milieu, il plaçait une attaque côté gauche qui s'achevait par un centre en cloche échappant à la défense centrale et sur lequel l'attaquant adverse se retrouvait étonnamment seul face aux buts. Philippe crut ses carottes cuites mais la reprise de volée à bout portant terminait dans les étoiles. Petit avertissement sans conséquence qui eut le mérite de réveiller les Lions. L'abattage physique repris de plus belle, qui voyait souvent deux joueurs à la lutte pour le ballon, pour des épilogues parfois confus. Ainsi Bruno venait tacler un ballon convoité par Nodé ou Jo voyait sa frappe lointaine contrée par Thomas. Mais ces fausses notes n'étaient que plus révélatrices de la débauche d'efforts collective pour former ce fameux bloc-équipe cher à Angel Marcos!

    A la pause,  Gwen profitait de la présence de Romain en défense pour venir goûter au combat du milieu. Nodé redescendait lucidement animer des actions qu'il ne sait plus conclure, propulsant Yvan à la pointe de l'attaque. Thomas venait relayer Philippe dans les buts, qui prenait place sur son flanc droit fétiche. Si Thomas n'avait pas été avare de ses efforts en première mi-temps, il n'eut plus vraiment le loisir d'en faire autant comme gardien : les quarante premières minutes de la seconde période ne virent jamais l'adversaire s'approcher de ses buts. La faute notamment à une défense encore plus intraitable, où la charnière Romain-Alex se montrait imperméable et Fred, Daniel et Philippe sans pitié. Les Lions continuaient par ailleurs de maîtriser le ballon, qui circulait habilement entre les lignes, d'un côté vers l'autre, toujours servis par une volonté de récupérer haut le ballon et de le transmettre le plus lucidement possible. 

Néanmoins, le jeu se fit moins fluide, notamment devant où les espaces laissés par un adversaire jouant son va-tout étaient parfois trop tentants pour l'attaque léonine. Les Lions eurent ainsi tendance à raccourcir le nombre de passe au détriment de la cohésion collective ...et de l'efficacité bien souvent. La domination bien réelle des Lions devenait ainsi plus stérile. 

Gwen profitait néanmoins de son repositionnement au milieu pour s'offrir quelques sensations dans la surface adverse. Sur un renvoi en catastrophe de la défense adverse, il cherchait la lucarne d'une frappe enroulée mais trouvait les étoiles. Puis, à la suite d'un corner de Manu, le ballon était détourné par la tête d'un défenseur et lui revenait dans les pieds, sur la droite de la surface. Hésitant entre la frappe et le centre tendu, en bon homme de consensus, le coach trouvait un compromis et délivrait un centre-tir surpuissant qui filait sous le nez de ses attaquants jusqu'au poteau de corner. Dans l'entrejeu, Marcelin faisait admirer ses qualités physiques, ne laissant pas un espace à ses vis à vis écoeurés par un engagement qui n'était pas toujours du goût de l'arbitre tandis que, une fois n'est pas coutume, Bruno réclamait un changement après une partition pourtant totalement maîtrisée. 

Les événements ne devaient finalement se précipiter que dans les 7 dernières minutes du match. Nodé s'embarquait dans une série de dribble qui l'emmenait déborder la défense adverse sur le flanc gauche de la surface. Un peu enfermé près de la ligne de corner, il enrhumait deux défenseurs d'un crochet mais était fauché sans vergogne. L'arbitre, dépêché par la Ligue et excellent tout au long du match, reconnaîtra après la rencontre la réalité de la faute et avouera n'avoir pas sifflé le pénalty en raison de l'issue, selon lui certaine, de la rencontre. Mais il avait oublié qu'en matière de football, rien n'est jamais sûr. 
La preuve, sur la contre-attaque qui suivait, Daniel héritait du ballon en défense et sous la pression de l'adversaire, transmettait à son gardien. Un peu pris au dépourvu par une balle peu évidente à négocier, Thomas s'en saisissait, à la stupeur de ses coéquipiers et l'arbitre sifflait un coup franc indirect à cinq mètres des buts léonins. Malgré la muraille bleue qui obstruait alors les buts, l'attaquant adverse adressait un puissant tir que le crâne du courageux Romain ne faisait qu'effleurer.2-1  

Tranquilles pendant toute la partie, les Lions venaient de se plonger tout seuls, si l'on fait exception de l'oubli coupable de l'arbitre, dans une fin de match houleuse. Qu'importe, la fleur au fusil, ils repartaient à l'attaque, toujours confiants dans l'extraordinaire maîtrise de leur secteur défensif. Sur un premier débordement rageur de Manu, bien lancé par Philippe, et un superbe centre fuyant, Jo était tout près de redonner un peu d'air à son équipe mais son plat du pied en extension frôlait le poteau gauche des buts adverses. 
Sur l'action suivante, Nodé venait ratisser un ballon devant sa défense et écartait vers Jo côté droit. Le ballon parvenait ensuite à Manu qui réalisait un grand pont sur le latéral de la Collèguerie puis à l'arrachée s'en allait disputer le ballon au stoppeur adverse, lui chipait et centrait en bout de course. Le ballon superbement placé passait entre le libero adverse et Jo pour parvenir jusqu'à Nodé, embusqué au deuxième poteau. Sans s'affoler malgré les doutes qui le tenaillaient, le petit n°10 contrôlait de la cuisse et frappait du coup de pied au ras du poteau. 3-1, la messe semblait dite. 

Mais Nodé n'eut pas le loisir de fêter ce but qui les libérait, lui et les siens. Sa cheville avait rendu l'âme sur l'action et il filait directement vers le banc pour assister, sereinement, aux deux dernières minutes de la rencontre. Qui furent plus endiablées que jamais : Thomas se détendait bien pour détourner un beau tir adverse qui prenait la direction des filets. Puis, dans les dernières secondes, la Collèguerie obtenait un coup franc, concédé un peu stupidement, à vingt cinq mètres. Le stratège adverse distillait une merveille de frappe qui, encore une fois effleurée, cette fois-ci par Bruno, venait se loger dans la lucarne.3-2 

Les Lions pouvaient gamberger mais sur ces entrefaits, l'homme en noir donnait le coup de sifflet final. Les Lions pouvaient alors savourer leur victoire, leur qualification et leur match indéniablement le plus abouti cette saison. Si les critiques de la presse avait pu, il y a quinze jours, paraître sévères, elles ont manifestement servi d'électrochoc salutaire. Lundi soir, pas un joueur n'est sorti du terrain sans avoir tout donné défensivement. Et l'esprit collectif a presque toujours primé. C'est désormais l'âme de cette équipe. Âme qui a poussé une dizaine d'entre eux, accompagné de Charles toujours convalescent, à fêter chez "Maurice" cette belle performance et refaire le match, arrosant les débats de la sempiternelle côte rouennaise, chère à Nadir. La serveuse jetait évidemment toujours son dévolu sur Charles mais se réjouissait néanmoins de "tous ces Lions de retour". Elle ne croyait pas si bien dire...
                                                                                                                Guillaume Nodé-Langlois

L’aventure continue

Lions – Vietnamiens : 2 – 0

Etienne (passe de Nodé)
Bruno (passe de Nodé)


Orly – Lions : 1 – 1 (tirs au but : 3 – 4)

1/8ème de finale de la coupe

Etienne (passe de Benoît)

    2007 sera le temps de tous les défis pour les Lions de Ménilmontant, après une fin d'année 2006 pour le moins exceptionnelle. L'équipe parisienne a en effet poursuivi sa dynamique victorieuse par deux triomphes de prestige. Le premier contre les sempiternels vietnamiens, vaincus par deux buts à zéro lors d'un match qui aurait pu s'achever sur une plus sévère déculottée si les Manu, Nodé, Marcelin, Romain, Jo et autres n'avaient pas décidé de s'adonner à un étrange concours de vendange. Qu'importe, Etienne et Bruno, eux, s'étaient montrés à la hauteur de l'enjeu et, réalistes, ils avaient concrétisé l'impériale domination léonine. Dont la chronique n'a pu vous parvenir suite à un mouvement social, ce dont nous vous prions de bien vouloir nous excuser.    

    Deux semaines plus tard, c'était un épisode plus historique encore qui attendaient les bleus : un déplacement à Orly pour une qualification en huitième de finale de la coupe (ou en quart, la ligue n'est jamais très claire). Malheureusement, après quarante cinq minutes de match, on pouvait difficilement croire que les Lions poursuivraient leur chemin dans cette compétition. 

Dominés dans tous les secteurs du jeu, ils avaient encaissé un but sur corner, où le malheureux Gwen avait trompé son propre gardien, Charles en l'occurence. 0-1 Ils ne s'étaient surtout offert aucune occasion franche et avaient été sauvé d'un break fatal par une barre transversale bien opportune. 
Dans les vestiaires pourtant, la foi en leur destin ne les quittaient pas. Les encouragements mutuels allaient bon train, le coach donnait de la voix et du coeur et les Lions revenaient galvanisés sur le terrain. Benoît demandait au passage à Nodé où il voyait la clef du match, n'obtenant qu'un sourire énigmatique en réponse. Le savait-il ? Mais ce sont bien ces deux là qui la trouvèrent au bout de dix minutes de jeu en deuxième période. 
Sur une récupération défensive de Charles, Nodé héritait du ballon, éliminait un premier adversaire d'un contrôle orienté, puis se jouait en quelques crochets courts de trois milieux adverses pour lancer le Président sur le flanc gauche. Benoît se mettait au diapason de son compère, enchaînant puissante accélération et dribbles ravageurs pour faire la différence le long de la touche puis de la ligne de corner et centrait en retrait au premier poteau pour un Etienne jaillissant qui concluait à la Trézegol d'une reprise du gauche. 1-1

Cette égalisation était certes empreinte d'exploits personnels. Mais elle venait logiquement parachever une superbe réaction collective qui avait permis aux Lions de mieux maîtriser les débats. L'adversaire souffrait davantage sans être néanmoins vraiment mis en danger, les Lions géraient mieux mais, à l'exception du but, n'obtenaient pas d'occasions franches. 

Les minutes s'égrénaient et comme dans tout match de coupe, on sentait que la rencontre pouvait basculer sur un simple détail. Comme cette faute que Nodé obtenait à 25 m des buts adverses. Sur le coup franc, sa frappe enveloppée filait sous la barre mais le portier adverse s'offrait une belle détente pour claquer le cuir en corner. Dans l'autre sens aussi à cinq minutes de la fin lorsque une légère hésitation défensive donnait l'occasion au meneur de jeu adverse d'hériter d'un ballon repoussé par Marcelin. 

Mais les dieux en avaient voulu autrement et le tir, pourtant facile, filait dans les cieux. Finalement le combat s'achevait sur ce score de parité, et pour la première fois de leur histoire, les Lions avaient à affronter une terrible séance de tirs aux buts pour poursuivre leur rêve. 

D'entrée, Marcelin rappelait qu'il avait été gardien de but par le passé en détournant le premier tir adverse d'une superbe détente. Mais Nodé, pourtant rompu à cet exercice, la jouait trop facile et tirait au-dessus. Egalité parfaite. Qu'à cela ne tienne, Marcelin ne s'avouait pas vaincu et détournait à nouveau le tir adverse. C'était alors au tour de Manu de s'avancer. L'infortuné Manu qui cherche désespérément le chemin des filets depuis l'été. Mais, pour son tir le plus important de la saison, il ne tremblait pas et trompait le gardien d'un contre pied parfaitement maîtrisé. 
A leur tour, Jo et Gwen, sur des frappes franches et sereines, faisaient mouches, tout comme les tireurs adverses. On en était donc à 3 - 3 avant l'ultime coup de pied, celui du dernier tireur des Lions. 
Depuis quelques minutes déjà, Romain et Charles s'en déchargeaient, l'un sur l'autre, la responsabilité. A l'heure du verdict, c'est finalement le second qui prenait position dans la surface, tenant à bout de pied la qualification des Lions. Nodé priait pour ne pas avoir à regretter sa suffisance initiale et ne regardait que du coin de l'oeil, caché derrière les épaules de son Président. La tension était à son comble lorsque "the Rock" s'élançait et en une des plus longues secondes qu'ils ont eu à vivre, les Lions allaient passer par tous les états : le tir de Charles était un peu dévissé et filait mollement dans l'axe. Le gardien avait déjà plongé mais parvenait dans un ultime réflexe à détendre sa jambe droite. Son pied heurtait le ballon qui partait à la verticale...mais passait juste sous la barre. Les Lions pouvaient alors exulter, et se précipiter pour embrasser Charles et Marcelin. 

La soirée se terminait de la meilleure des façons même si l'éloignement et l'heure tardive tuaient toute velléité de poursuivre la rencontre chez Maurice, où elle aurait pu être dûment arrosée. En tous les cas, Ils pouvaient ouvrir la trêve de noël la tête pleine d'émotion. Et d'ambition pour la nouvelle année.
 
La rédaction vous adresse au passage ses meilleurs voeux. En particulier aux anciens joueurs qui, même partis sous d'autres horizons, continuent d'être fidèles à la chronique des Lions. Avec une pensée émue pour Nadir à qui nous dédions cette qualification !
                                                                                                        
Guillaume Nodé-Langlois


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